IAL : Ido, le descendant

Grâce à nos articles antérieurs, tu as déjà acquis une compréhension générale des langues auxiliaires internationales. Tu as aussi fait une formation accélérée dans l’une des plus populaires, l’espéranto. Savais-tu qu’il y a d’autres IAL dans le monde des langues ?

Tu aurais raison de te demander pourquoi aurait-on besoin de plus d’une IAL. Cependant, nous y sommes. Alors, parlons de l’ido.

Histoire

‘Ido’ signifie descendant en espéranto. Ce n’est pas aussi astucieux qu’il ne le semble, car, littéralement, l’ido fut développé sur la base de l’espéranto.

Créé en 1907 par un groupe plutôt dispersé de défenseurs des IAL, l’ido fut un essai pour améliorer l’espéranto. Entre les possibles contributeurs étaient Louis Couturat et Louis de Beaufront. Comme cela semble être le cas avec… tout, il y avait un air de fourberie et de manœuvres sournoises.

Les créateurs de l’ido avaient en général un but louable. Ils voulaient apporter quelques changements logiques à l’espéranto pour le rendre plus facile à apprendre et plus flexible. À l’époque, il y avait une volonté pour choisir l’une des maintes langues construites comme la bonne.

La bonne aurait eu l’aval de la Délégation pour l’adoption d’une langue auxiliaire internationale et aurait été proclamée victorieuse dans le derby des IAL.

Comme tu l’as peut-être deviné, il y a eu des disputes. Diverses factions défendaient l’espéranto, des révisions de l’espéranto et d’autres langues construites. Après beaucoup de temps et de nombreuses réunions, le comité n’a pas été en mesure de choisir une seule langue pour représenter le mouvement des IAL.

L’ido n’a pas pu défier l’espéranto en popularité. C’est cependant un excellent exemple des schismes et des factions qui ont assailli le mouvement des langues auxiliaires. Bien qu’il s’était agi de personnes dont le bout était la paix dans le monde, objectivement, ils avaient vraiment du mal à travailler ensemble.

L’ido, est-il viable et pratique ?

L’ido n’est pas une mauvaise IAL. Elle a abordé des problèmes pratiques de l’espéranto, tels que les signes diacritiques dans la langue écrite. Il a aussi introduit un pronom d’usage universel sans distinction de genre. C’était une langue prémonitoirement progressiste ! Ces changements étaient positifs.

Mais tandis que l’ido a apportait des modifications pratiques à son progéniteur, les disputes entourant son introduction a éclipsait son utilité. Même avec son renouveau sur Internet, l’ido n’est pas suffisamment connu pour être particulièrement viable.

Avons-nous besoin de l’ido ?

Honnêtement, nous n’en avons pas besoin. L’ido a peu d’adeptes et ne serve qu’à fragmenter le mouvement des IAL. Pour qu’une langue auxiliaire aie du succès, il vaudra mieux que les communautés de l’ido et de l’espéranto travaillent ensemble.

Avoir de petites ramifications de IAL plus largement acceptées ne sert à rien. Elles ne font que confondre et compliquer l’implémentation d’une IAL mondiale. Les disputes et les discussions sur quelle langue devrait être choisi s’opposent directement aux buts et aux philosophies du mouvement des IAL.

Les pour et les contre

Il y a des pour et de contre dans toutes les langues auxiliaires, et l’ido n’est pas l’exception.

Les pour

  • Comme nous l’avons déjà dit, l’ido élimine les signes diacritiques de l’espéranto. Enlever les accents et d’autres signes simplifie la langue et la rend plus accessible et plus facile à écrire, soit à la main, à la machine ou au clavier de l’ordinateur.
  • Substantifs neutres. Dans l’espéranto, le masculin prévaut par défaut. L’ido élimine la nécessité d’un suffixe féminin en rendant les substantifs neutres.
  • Zamenhof était d’accord. De nombreux changements apportés à l’espéranto en ido ont été approuvés par Zamenhof lui-même. Il était conscient du fait que sa langue n’était pas parfaite et encourageait des changements.
  • Facile à utiliser. Ido est plus facile à apprendre et à utiliser que les langues naturelles et garde le manque de biais vers les langues maternelles, ce qui est essentiel pour les langues construites.

Les contre

  • I y a peu de parlants. Due principalement aux disputes et à l’amour-propre, la fragmentation de la communauté des IAL a frustré le développement de l’ido. L’ido n’a eu que quelques centaines de parlants dans l’apogée de sa popularité initiale. Elle est de loin, après l’espéranto, qui est plus répandu, la plus utilisé, en matière de nombre de parlants contemporains.
  • Le contre qui englobe l’ido c’est que, tout simplement, il n’est pas nécessaire. Cette progéniture peut être absorbée dans son progéniteur, en améliorant l’espéranto sans fragmenter le mouvement pour établir une vraie IAL.
  • Tendance occidentaliste. L’ido, de la même façon que l’espéranto, dérive des langues occidentales. Tandis qu’elle présente quelques changements grammaticaux qui la rendent plus facile pour les gens qui parlent des langues asiatiques, africaines, ou d’autres langues indo-européennes, la langue ido maintient une préférence pour les langues d’occident.

L’ido dans l’actualité

Par rapport aux autres IAL, l’ido a pu récupérer de la popularité grâce aux adeptes qui créent des communautés en Internet. Mais il n’atteint encore qu’une infime partie du monde.

L’Union pour la langue internationale ido est active depuis des décennies. Des conférences annuelles ont lieu dans des villes à travers l’Europe. Le congrès 2019 a eu lieu à Berlin. Quinze personnes étaient présentes et représentaient deux pays.

Il existe de la littérature disponible en Ido, y compris des magazines périodiques de diverses sociétés européennes d’ido. Il existe quelques ouvrages traduits, et même une version ido de Wikipédia, connue sous le nom de Wikipedio.

Ido est un bon exemple de la nécessité d’une plus grande coopération dans le monde des IAL. Il est peu probable qu’il se répande dans le monde entier, mais il possède quand même de nombreux attributs pour contribuer au mouvement.

Reste à l’écoute pour notre prochain et dernier article sur les IAL ! En attendant, si tu cherches à traduire des langues plus établies, contacte-nous.