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Parles-tu le cornique ?

Durdatha whye !

Pardon ? Que signifie durdatha whye ? Et quelle langue est-ce ?

Alors c’est le cornique et cela signifie bonjour.  Ne t’en fais pas si tu as du mal à comprendre cette langue. Elle a été en danger d’extinction pendant deux cents ans.

Istori (histoire)

Le cornique fait partie des langues qui ont évolué à partir du brittonique commun. Le brittonique commun a ses racines dans l’Âge du fer. Les langues brittoniques, qui appartiennent à la famille des langues celtiques, étaient parlées dans de nombreuses régions de ce qui est aujourd’hui la Grande-Bretagne et dans certains endroits du continent européen.

Le cornique, le gallois, le breton et le cambrien (aujourd’hui éteint) sont les quatre langues qui constituent cette branche des langues celtiques. Le gaélique écossais, l’irlandais et le mannois font partie d’une branche distincte.

Le cornique était parlé dans la région actuelle de Cornouailles (Royaume-Uni). Les chercheurs pensent que les locuteurs du breton peuvent facilement comprendre et apprendre le cornique. Le breton est la seule langue brittonique parlée sur le continent européen, dans la région de Bretagne (France).

C’est l’expansion de l’anglais vers l’ouest qui a poussé les langues celtiques dans de petites zones avec moins de locuteurs. Tandis que le gallois et le breton sont des langues vivantes, le cornique est considérée comme une langue revitalisée. Selon des chiffres estimatifs, le nombre de personnes qui parlaient le cornique comme langue maternelle est passé de quinze mille en l’an 1050 à zéro en l’an 1800.

Dasserghyans (revitalisation)

Le cornique n’a pas complètement disparu. Bien que le nombre de locuteurs du cornique comme langue maternelle ait diminué au fil du temps, la langue fut néanmoins transmise d’une génération à l’autre. À l’aube du XXe siècle, un chercheur nommé Henry Jenner a écrit un livre sur le cornique.

Dans son Manuel de la langue cornique, Jenner a noté que le cornique avait été continuellement préservé. Il y a eu toujours eu des gens à Cornouailles qui parlaient au moins un peu le cornique.

Cet intérêt pour la langue a suscité une revitalisation et des efforts pour reconstruire et moderniser le cornique. Comme pour tout bon mouvement de revitalisation, l’accent était également mis sur l’enseignement du cornique. Les éléments que la langue partage avec le gallois et le breton ont servi de pont pour ajouter du vocabulaire moderne.

Aucune entreprise impliquant des humains ne serait complète sans querelles, luttes internes et schismes. La renaissance du cornique avait tout cela. Ma pedn droag thebm ! (J’ai mal à la tête !)

Cependant, en 2010, l’UNESCO a changé la classification du cornique. Elle n’est plus considérée comme une langue éteinte et a été reclassée comme langue en danger d’extinction. Nowodhow splann ! (Quelle bonne nouvelle !)

Il y a maintenant des centaines de locuteurs compétents en kernewek (comme on appelle la langue en cornique) et des milliers d’autres avec des compétences de base.

Ordinalia

Ordinalia est un cycle de trois pièces de théâtre. Elles ne furent jouées que quelques fois depuis leur création au XIVe siècle. Hmm…

Les trois mystères médiévaux d’Ordinalia racontent des histoires de l’Ancien Testament puis dramatisent la passion et la résurrection de Jésus-Christ. Elles furent considérées comme une hérésie. Comme elles ont été rapidement censurées, elles n’ont pas eu du succès au box-office. Trawethack o ve (je suis triste).

Le fait que les pièces furent écrites dans une langue en voie d’extinction n’a pas aidé la diffusion d’Ordinalia au fil des ans. Cependant, la revitalisation du cornique a également renouvelé l’intérêt pour cet ouvrage. Après une interruption de trois cents ans, Ordinalia a été jouée une fois en 1969, à nouveau en 2004 et plus récemment à l’automne 2021.

Ordinalia n’est pas une pièce ordinaire. Elle n’est même pas un cycle ordinaire. L’œuvre a fut écrite à l’origine pour être jouée par les communautés locales dans des théâtres en plein air.

Les représentations auraient accompagné une fête médiévale et se seraient déroulés pendant plusieurs jours. Il y aurait eu beaucoup de boes ha diwes (nourriture et boisson).  Pour la représentation de 2021, les pièces furent adaptées pour un public moderne, avec beaucoup d’effort.

La dramaturge Pauline Sheppard a entrepris la lourde tâche de rendre la pièce compréhensible tout en préservant l’esprit et l’humour originaux.

Elle a fini par utiliser un mélange d’anglais et de cornique et a mis à jour les pièces pour inclure des références à l’actualité. De nouvelles partitions ont été créés, entièrement en cornique, et il a fallu trouver des acteurs et des chanteurs qui parlaient la langue.

Mise en scène dans le plen-an-gwari de Saint Just, un théâtre en plein air qui existait au moment de la création d’Ordinalia, la production visait à créer un sentiment d’appartenance à la communauté. L’intention était de rassembler la communauté dans une célébration autour des représentations, tout comme cela se faisait au XIVe siècle.

La production a connu une série de quinze représentations réussies impliquant deux cent trente-sept volontaires de la communauté. Il est prévu que la pièce soit jouée tous les trois ans. Sheppard espère inclure plus de cornique à mesure que la revitalisation de la langue s’étend.

Betho whye lowenack !

Le regain d’intérêt pour le cornique et son revitalisation ultérieure sont de bonnes nouvelles pour la préservation de la langue. Dans son utilisation pratique et son utilisation artistique, cette langue autrefois considérée comme éteinte se développe et évolue pour s’adapter aux locuteurs modernes.

Elle apporte une culture vieille de plusieurs siècles et une nouvelle compréhension du monde d’antan.

Que le bonheur soit avec toi (traduction du sous-titre) alors que nous profitons de la renaissance d’une langue ancienne.