Pourquoi les dialectes sont-ils importants pour la traduction et la localisation ?

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Y’all, youse, yinz, you all… grâce aux dialectes, vous entendrez un éventail étonnant de différentes façons de s’adresser à plusieurs personnes en voyageant à travers les États-Unis. Mais pourquoi les dialectes ont-ils autant d’importance lorsqu’il s’agit de traduction ?

Dans cet article, nous vous expliquons ce que sont les dialectes, les défis qu’ils peuvent poser lors de la traduction et l’importance de les différencier pour la traduction et la localisation.

Qu’est-ce qu’un dialecte ?

Comme nous l’avons vu dans un récent article sur les dialectes, les ethnolectes et les sociolectes, la définition d’un dialecte n’est pas toujours évidente. Toutefois, la façon la plus simple de le comprendre est de le considérer comme une variante linguistique. Les dialectes tendent à se former lorsque la géographie, la classe sociale et d’autres facteurs produisent naturellement une variante linguistique dotée de caractéristiques linguistiques distinctes.

Habitez-vous dans un apartment ou dans un flat ? Parlez-vous de fries ou de chips pour désigner un plat d’accompagnement à base de pommes de terre frites ? Tout dépend si vous parlez l’anglais américain ou l’anglais britannique, deux dialectes majeurs qui se décomposent eux-mêmes en une multitude de sous-variantes linguistiques. Aux États-Unis, par exemple, les dialectes les plus répandus sont l’anglais vernaculaire afro-américain (AAVE), l’anglais du sud des États-Unis et l’anglais des Appalaches.

Pourquoi les dialectes posent-ils tant de problèmes ?

Avez-vous déjà vu un film dans lequel les tentatives des acteurs pour parler la langue locale étaient, disons-le, un peu pénibles à regarder ? Cinq décennies après avoir joué dans Mary Poppins (1964), l’acteur Dick van Dyke s’excusait encore pour sa tentative très critiquée de parler le cockney, un dialecte anglais typiquement associé à la classe ouvrière de l’East End londonien.

Les dialectes sont intrinsèquement difficiles à imiter, à comprendre et à transmettre avec précision lors de la traduction. De nombreux facteurs doivent être pris en compte lorsqu’on travaille avec un seul dialecte, notamment la prononciation (accent), la grammaire et le vocabulaire ou l’argot. Pour compliquer encore les choses, de nombreuses langues contiennent une vaste multitude de dialectes – le chinois compte à lui seul environ huit dialectes ou groupes linguistiques principaux, dont le mandarin standard et le cantonais ne sont que deux des plus connus.

L’importance des dialectes pour la traduction et la localisation

Pour les entreprises qui souhaitent développer leurs activités sur des marchés locaux spécifiques, une traduction standard « universelle » ne fonctionne tout simplement pas. Au contraire, la localisation est une nécessité – adapter ses produits et services aux nuances linguistiques et culturelles d’un public cible. La connaissance des dialectes locaux est donc essentielle pour préserver l’authenticité et l’efficacité de tout projet de traduction et de localisation.

Prenons l’exemple de l’espagnol. Une traduction utilisant l’espagnol « standard » ou castillan, principalement parlé en Espagne, risque de paraître trop formelle et peu naturelle dans d’autres parties du monde hispanophone. De même, les nombreux dialectes de l’espagnol d’Amérique latine présentent des caractéristiques grammaticales uniques dont l’absence dans une traduction sautera aux yeux, comme l’espagnol Rioplatense et son utilisation marquée du voseo (vos au lieu de ).

Le vocabulaire et l’argot peuvent également constituer un terrain miné dangereux, et ignorer les différences dialectales peut conduire à un malentendu amusant dans le meilleur des cas ou à une offense majeure dans le pire des cas. Disons simplement qu’il ne vaut mieux pas se tromper quand on utilise un mot comme pants (l’anglais américain pour pantalon, mais l’anglais britannique pour sous-vêtements) dans votre publicité. En outre, les dialectes eux-mêmes sont souvent porteurs de connotations politiques et culturelles qui nécessitent un traitement délicat. Par exemple, l’utilisation d’une traduction en français métropolitain (« standard européen  ») à Montréal pourrait ne pas gagner les faveurs d’une population qui parle – et est fière de parler – le français québécois.

En fin de compte, il n’y a qu’une chose qui reste la même pour toutes les variations linguistiques : pour la traduction et la localisation, vous devez faire appel à des traducteurs professionnels qui non seulement parlent couramment votre langue cible, mais qui peuvent aussi vous conseiller sur la localisation pour les principaux dialectes de votre marché.

Photo de Nancy Guth sur pexels